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ALGORITHME

qui rentre exactement dans les principes précédemment établis.

Je n’hésiterais donc pas à défier tous les géomètres de l’Europe, sans en excepter même M. Wronski, qui possède tant de merveilleux secrets en analise, de nous montrer une formule analitique déduite d’un raisonnement rigoureux, dans laquelle un angle proprement dit soit seul dans un membre, et dont l’autre soit une pure fonction de tant de droites qu’on voudra ; à moins cependant que, comme dans la formule que je viens de discuter, on n’ait fait, soit implicitement, soit expliciteraient, quelque angle égal à l’unité. Un angle n’est donc pas et ne saurait être un nombre abstrait ; il ne saurait se présenter sous cette forme qu’après qu’on a fait choix de l’angle unité ; mais alors il n’a rien, en cela qui lui soit plus particulier qu’aux longueurs et aux temps, qui se présentent aussi sous la forme de nombres abstraits, dès qu’on a fait choix de leurs unités respectives. Que l’angle qui intercepte entre ses côtés un arc égal au rayon soit d’ailleurs, plus ou moins que l’angle droit, une mesure naturelle des angles ; c’est là un point que je ne prétends nullement décider, et que je n’entreprendrai pas même discuter, attendu que cette question est tout-à-fait étrangère à mon sujet.

Nous voilà donc invinciblement ramenés à considérer comme absurde l’équation

du moins lorsqu’on n’y supposera rien de sous-entendu, et qu’on y considérera comme un angle proprement dit ; et cela pour les mêmes raisons qui ont fait rejeter, par M. Legendre, l’équation