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FONCTIONNEL.

Comme vous l’avez fort bien observé vous-même, Monsieur, (Annales, tom. VIII, pag. 366 et suiv.) on ne peut être conduit à une grandeur concrète pour résultat d’ un calcul, qu’autant que ce calcul peut être réduit à la multiplication d’une autre grandeur concrète de même nature que celle-là par un nombre abstrait ; de telle sorte que et représentant des grandeurs concrètes homogènes, et un nombre absolument abstrait quelconque, la valeur de doit être réductible à la forme

pouvant d’ailleurs être une fonction de tant de grandeurs concrètes qu’on voudra, soit de même nature que et soit d’une nature totalement différente[1].

La première conséquence qui résulte de là, c’est qu’un raisonnement exact ne saurait conduire à une équation dans laquelle une grandeur concrète se trouverait seule de son espèce, et que conséquemment une équation de cette forme est une équation tout-à-fait absurde. On voit, en effet, qu’en résolvant une semblable équation par rapport à la grandeur concrète dont il s’agit, il serait impossible d’en trouver la valeur égale à une autre grandeur concrète de même espère qu’elle, multipliée par un nombre abstrait. Ainsi désignant les trois côtés d’un triangle, et les angles respectivement opposés, nul doute que des équations de la forme

et, par suite, des équations de la forme

  1. Je ne dis rien du cas où serait égal à divisée par un nombre abstrait, parce que ce cas rentre dans celui ou ferait lui-même un nombre abstrait fractionnaire.