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CAS DIVERS

de cette surface, sur l’un quelconque des points de celle même surface.

Ces divers cas d’attraction ont cela de particulier et de très-remarquable qu’ils permettent d’assigner la direction et même l’intensité relative de l’action totale exercée par le corps attirant sur le point attiré, indépendamment de la loi d’attraction ; c’est-à-dire, sans qu’on ait préalablement besoin de statuer sur la fonction de la distance qui mesure cette force, ni même de songer, en aucune sorte, à la nature de cette fonction. Que l’on conçoive, en effet, l’angle polyèdre attirant partagé en une infinité d’autres infiniment petits, de même sommet que lui et équivalens en capacité ; c’est-à-dire, de nature à intercepter des portions équivalentes d’une sphère d’un rayon quelconque, ayant son centre à leur sommet commun. Ces angles polyèdres partiels exerceront sur le point attiré, et chacun d’eux suivant sa direction, une infinité d’actions infiniment petites, d’une même intensité ; la direction de la résultante ne dépendra donc uniquement que des directions des composantes, c’est-à-dire, de la figure de l’angle polyèdre total ; et son intensité sera simplement proportionnelle à celle de chacune de ces composantes.

On peut remarquer, au surplus, que ce cas est exactement le même que celui où tous les points de diverses portions d’une même surface sphérique exerceraient des actions égales sur son centre. Il est clair, en effet, que l’action totale de chacune de ces portions de surface sphérique ne dépendrait nullement, quant à sa direction, de l’action commune exercée par chacun de ses points ; et que le rapport d’intensité des actions totales de deux de ces portions n’en dépendrait pas davantage.

Et par là on voit aussi que, dans le cas où l’intensité de la force attractive dépendrait de la masse des molécules attirantes, il n’y aurait encore rien de changé si le corps attirant, au lieu d’être homogène, était d’une densité variable, pourvu seulement que sa