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ET SYNTHÈSE.

50. Lorsque des méthodes ont reçu des noms depuis long-temps, et que d’autres, au contraire, n’ont point encore été qualifiées ; il est certainement bien permis, en toute rigueur, de dépouiller les premières de leurs dénominations pour les transporter aux dernières ; cependant, comme enfin il faut pouvoir dans le discours désigner les unes tout aussi bien que les autres, il deviendra nécessaire de remplacer pour les premières, par des dénominations nouvelles, les dénominations qu’on leur aura ainsi enlevées. Mais alors ne serait-il pas revenu au même dans le fond, et n’aurait-il pas été beaucoup plus raisonnable d’appliquer de suite ces dénominations nouvelles aux dernières méthodes, et de conserver aux premières des dénominations consacrées par un long usage, et tout-à-fait d’accord avec l’étymologie ? Cela devient plus important encore, lorsque ces dénominations sont en usage dans diverses sciences qui peuvent ne pas s’accommoder toutes également bien de cette transposition de noms[1].

51. Pour que deux méthodes puissent être réputées l’une synthétique et l’autre analitique, M. Carnot exige que ces méthodes soient essentiellement différentes ; cependant il résulterait de ses idées sur l’analise et sur la synthèse qu’une même opération serait tantôt analitique et tantôt synthétique, suivant le rapport de grandeur des quantités soumises au calcul ; et que même lorsqu’on opérerait sur des symboles généraux ou indéterminés, on ne pourrait point dire, après l’opération terminée, quel procédé on a suivi ; puisque ce ne serait que par des applications numériques qu’on pourrait savoir si, dans le cours du calcul on a ou on n’a pas passé par des formes algébriques.

  1. Il est évident, par exemple que, si l’on se détermine avec M. Carnot, à consacrer exclusivement les mots analise et synthèse à désigner l’emploi et le non-usage des formes algébriques, il faudra nécessairement bannir ces mots de la langue de la chimie, puisque là il n’y a et il ne saurait y avoir des formes algébriques. Il est douteux que les chimistes se prêtent volontiers à cet arrangement.