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DU SANG.

tel qu’il paraît être dans une bonne saignée. Avec cette vitesse, le sang parcourt tout le système vasculaire du corps ; pénètre dans les plus petits vaisseaux, qui sont insensibles à la vue, et revient de là dans les grandes veines. Il n’est pas nécessaire que la vitesse du sang soit excessive ; une vitesse médiocre suffit ; pourvu qu’elle conserve, pendant tout le trajet de l’onde, l’impulsion qu’elle avait reçue du cœur.

6. L’exemple d’un corps mû d’un mouvement uniforme, précisément à cause de l’égalité entre les forces accélératrices et retardatrices qui agissent sur lui, n’est rien moins que nouveau, dans l’histoire de la mécanique : cette science en est pleine, dans toutes ces applications. Les gouttes de pluie tombent d’abord d’un mouvement accéléré, conformément aux lois de la pesanteur ; mais, en tombant, elles éprouvent de la part de l’air une résistance qui croit aussi avec leur vitesse ; et dès que cette résistance sera devenue égale au poids de la goutte, son mouvement cessera de s’accélérer : il sera de lui-même devenu uniforme, à cause de l’égalité entre les forces accélératrices et retardatrices. Voulez-vous connaître la véritable vitesse avec laquelle la goutte de pluie continue de tomber, après être parvenue à l’uniformité ? Convertissez-la en une colonne d’eau d’un poids égal ; la hauteur de cette colonne sera celle d’où un corps grave serait obligé de tomber, pour acquérir, par sa chute, une vitesse égale à celle avec laquelle elle se meut réellement, et d’une manière très-uniforme. Personne n’a jamais dit que la goutte restera suspendue en l’air, précisément à cause de l’égalité entre son propre poids et la résistance de l’air, qui lui sera devenue rigoureusement égale.

7. Un vaisseau muni de voiles est sur mer ; le vent en soufflant enfle les voiles, il fait prendre au vaisseau, dans les premiers instans, un mouvement uniformément accéléré. Mais ce vaisseau ne peut avancer à moins qu’il n’écarte l’eau qui est devant lui ; et cette eau lui résiste proportionnellement au quarré de sa vitesse. Le choc du vent sur les voiles suit le même rapport : qu’en résultera-t-il ? La