Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1816-1817, Tome 7.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
RATIONNELLE.

peut dire que l’idée de rose est moins étendue que celle de fleur. Mais, bien que les éléphans soient incomparablement moins nombreux que les mouches, on ne serait pas mieux fondé à dire que l’idée d’éléphant est moins étendue que celle de mouche, qu’on pourrait l’être à dire que cette dernière idée est moins étendue que la première, parce qu’il n’y a là ni idée contenue, ni idée contenante.

5. Examinons présentement quelles sont les diverses circonstances dans lesquelles deux idées, comparées l’une à l’autre, peuvent se trouver relativement à leur étendue. Cette question revient évidemment à demander quelles sont les diverses sortes de circonstances dans lesquelles deux figures fermées quelconques, deux cercles, par exemple, tracés sur un même plan, peuvent se trouver l’un par rapport à l’autre ; l’étendue de chaque cercle représentant ici celle de chaque idée. Or,

1.o De même que ces deux cercles peuvent être totalement hors l’un de l’autre ; il peut se faire aussi que deux idées soient tout-à-fait étrangères l’une à l’autre, sous le rapport de leur étendue ; et c’est, par exemple, le cas des idées de Polonais et d’Espagnol ; c’est également le cas des idées de thermomètre et de microscope. Nous représenterons à l’avenir ce genre de relation par (H). On reconnaît qu’elle a lieu entre deux idées, toutes les fois qu’il est évidemment impossible d’en trouver une troisième qui soit à la fois contenue dans l’une et dans l’autre.

2.o De même que deux cercles peuvent simplement se couper l’un et l’autre ; il peut aussi se faire que deux idées se conviennent dans une partie seulement de leur étendue ; de sorte que, outre la partie commune, chacune d’elles ait, de plus, une partie étrangère à l’autre ; et c’est, par exemple, le cas des idées de vieillard et de médecin, c’est encore celui des idées de gentilhomme et de savant. Nous représenterons à l’avenir ce second genre de relation par (X). On reconnaît qu’elle a lieu entre deux idées, toutes les fois que l’on peut d’abord en trouver une troisième, contenue à la fois dans l’une et dans l’autre, et qu’en outre chacune de ces deux idées