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RECHERCHE DES ORBITES.

ASTRONOMIE.

Examen de l’hypothèse d’un mouvement rectiligne et
uniforme, considérée comme moyen de parvenir à
la détermination des orbites des corps célestes ;

Par M. Gergonne.
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I. Si un point mobile parcourt dans l’espace, d’un mouvement varié quelconque, une courbe plane ou à double courbure, et si l’on n’a à considérer les circonstances de son mouvement que durant un intervalle de temps assez court ; il sera permis de supposer, sans crainte d’erreur sensible, que, durant cet intervalle de temps, le point dont il s’agit parcourt, d’un mouvement rectiligne et uniforme, la tangente à la trajectoire qu’il décrit réellement. Cette supposition, admise par tous les géomètres, et sur laquelle ils ont même fondé la méthode des tangentes, ne pourrait souffrir d’objection que dans le seul cas où la partie de trajectoire que l’on considère offrirait quelque point singulier, ou bien dans celui où la vitesse du mobile, entre les extrémités de cette portion de trajectoire, éprouverait quelque changement brusque et fini.

En admettant donc cette hypothèse, concevons que l’on ait trois observations complètes d’une planète, embrassant un intervalle de temps peu considérable ; ces trois observations feront connaître la situation de trois rayons visuels, dirigés de l’observateur vers l’astre ; ainsi que les temps qui leur correspondent ; et, généralement parlant, ces trois rayons visuels ne seront point dans le même plan. Dans