Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1815-1816, Tome 6.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
DE LA MÉCANIQUE.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

entre le point d’application de la résultante des poussées du fluide et le plan de flottaison est double de la verticale comprise entre ce même plan et le centre de volume de la carène. C’est donc une erreur de dire que ces deux points se confondent en un seul. Cependant cette erreur serait assez indifférente, si le principe déjà cité, qu’une force peut être censée appliquée à un point quelconque de sa direction, était vrai généralement et sans exception ; car, en vertu de ce principe, le centre de volume de la carène, qui est toujours sur la direction verticale de la résultante des poussées du fluide, pourrait être pris pour le point d’application de la résultante. Il en serait de même à l’égard d’une résultante ou même d’une force quelconque ; il suffirait, dans tous les cas, de connaître sa direction, et la recherche de son point d’application serait tout à fait inutile. Or, nous avons déjà eu occasion de remarquer (Annales, tom. V, pag. 215), qu’il n’est pas toujours permis de déplacer le point d’application d’une force, et de le porter sur un autre point de sa direction[1]. En revenant ici sur cette remarque, nous allons essayer de développer ce que nous n’avions fait qu’indiquer en l’endroit cité.

Le principe dont il s’agit n’est plus aujourd’hui réputé une simple hypothèse ; c’est une proposition démontrée, ou du moins que l’on croit l’être, et dont l’énoncé est :

« On ne change rien à l’action d’une force, en transportant son point d’application en un peint quelconque de sa direction, pourvu

  1. Il est permis, je crois, de déplacer le point d’application d’une force, lorsque cette force doit conserver invariablement la même direction ; mais, si elle doit changer de direction par rapport au système auquel elle est appliquée ou, ce qui revient au même, si ce système doit changer de situation par rapport à elle, on ne jouira plus de la même faculté ; le point d’application de la force sera alors celui par lequel sa direction ne cessera de passer, malgré le changement survenu. C’est, en particulier, le cas des corps pesans ; c’est également celui des corps solides flottant sur des fluides.
    J. D. G.