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SUR LES PRINCIPES

On sait que les pressions exercées par un fluide pesant sur les divers points de sa surface antérieure d’un corps flottant, ont une résultante unique et verticale, égale au poids du volume de fluide déplacé, et passant par le centre de gravité du volume de la carêne, supposée homogène. À l’égard du point d’application de cette résultante, il est le même, suivant tous les auteurs d’Hydrostatique, que le centre de gravité du volume de la carène ; cependant, si on, le détermine par les formes que nous venons d’exposer, on trouvera, en le comparant à ce centre, que la verticale comprise

    je serai souvent dans le cas de rappeler cette proposition ; cette pensée me fait désirer d’en pouvoir abréger l’énoncé : dans celle vue, je conviens d’appeler moment d’une force le produit de cette force par sa distance à un plan parallèle à sa direction ; et dès-lors ma proposition se réduit à dire simplement que le moment de la résultante est égal à la somme des momens des composantes. Tout est, dans ce cas, clair et intelligible ; mais, du moment que je compare une force à un plan non parallèle à sa direction, je n’aperçois plus de moment, du moins d’après le sens que je viens tout-à-l’heure d’attacher à ce mot. À la vérité, je pourrais bien, en généralisant la définition, appeler moment d’une force le produit de cette force par la distance de son point d’application à un plan quelconque ; mais, s’il est admis que ce point peut être pris arbitrairement sur sa direction, il s’ensuivra, comme M. Dubuat l’a fort bien observé lui-même (Annales, tom. V, pag. 215), qu’excepté le cas du parallélisme au plan, le moment d’une force est tout ce qu’on voudra.

    En vain objectera-t-on, contre cette doctrine, que tous les géomètres reconnaissent l’existence d’un centre, des forces parallèles ; qu’est-ce, en effet, que ce centre ? le voici : on prend arbitrairement, sur les directions de plusieurs forces parallèles, des points que l’on suppose fixes ; on imagine ensuite que les forces, toujours appliquées à ces points, changent d’une manière quelconque leur direction commune ; on trouve que, dans ce changement, la résultante est toujours dirigée vers un même point fixe, et c’est ce point qu’on nomme le centre des forces parallèles. Mais, outre que rien de semblable ne saurait plus exister, lorsque les forces cessent d’être parallèles ; qui ne voit que, même dans le cas où elles sont telles, ce qu’on appelle centre des forces est tout aussi arbitraire et que les points pris arbitrairement sur les directions de ces forces ?

    J. D. G.