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DES IMAGES.
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Ainsi, la nature et la situation de la courbe sur laquelle les diverses images se trouvent situées est tout à fait indépendante de l’épaisseur de la glace ; tellement que, si cette épaisseur pouvait varier, pendant la durée de l’observation, les images ne feraient simplement que se resserrer ou s’écarter les unes des autres, sans quitter la courbe dont il s’agit. C’est ce qui arriverait, par exemple, si l’on mettait en expérience un miroir métallique horizontal, garni d’un rebord, et recouvert d’une couche d’eau qui augmenterait ou diminuerait peu à peu d’épaisseur, soit au moyen d’un conduit qui en apporterait de la nouvelle, soit au moyen d’une ouverture qui la laisserait au contraire échapper.

Il est clair que, toutes choses égales d’ailleurs, plus la glace est épaisse et plus aussi la distance entre les images doit être grande. On sent aussi que, pour une épaisseur donnée de la glace, et une situation donnée de la lumière, il y a une certaine situation de l’œil, plus favorable que toute autre au parfait développement du phénomène. Enfin, le plus ou moins grand pouvoir réfringent de la glace influe aussi sur la distance entre les images ; puisque les ellipses seront plus ou moins excentriques, à proportion que ce pouvoir sera moindre ou plus grand.

Dans tout ce qui précède, j’ai constamment supposé que les surfaces antérieure et postérieure du miroir étalent rigoureusement planes et parallèles. Dans un tel état de choses, il est évident que si cette glace glisse ou tourne, sans sortir de son plan, il n’en devra absolument résulter aucun changement dans l’aspect du phénomène. Mais il s’en faut bien que les choses se passent ainsi, dans la réalité, et cela prouve qu’il est bien peu de miroirs qui satisfassent à cette double condition. J’ai même lieu de présumer que la moindre courbure ou le moindre défaut de parallélisme dans les deux surfaces du miroir exerce une influence notable sur l’aspect du phénomène ; c’est ce dont au reste on pourrait s’assurer, en traitant la question sous un point de vue un peu plus général que celui sous lequel je l’ai envisagée.