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SUR L’INTERPOLATION.

et comme d’ailleurs il existe déjà une convention antérieurement établie sur l’évaluation des puissances fractionnaires ; rien n’empêche d’admettre cette équation comme équation générale de définition de ces sortes de fonctions, quel que soit  ; mais, rien ne s’oppose non plus à ce qu’on en adopte toute autre, car il en existe une infinité qui peuvent remplir le même but.

Si l’on pose, dans ce cas,

il viendra

et par conséquent

ou

IV. On pourrait parcourir successivement tant d’autres sortes de fonctions qu’on voudrait, que l’on parviendrait toujours également aux conclusions suivantes : 1.o le problème de l’interpolation ne peut offrir de difficulté que lorsqu’il est relatif à une fonction qui, sous sa forme primitive, n’est évaluable, intelligible et même exprimable que pour certaines valeurs déterminées (quoiqu’en nombre infini) du sujet de cette fonction ; 2.o l’art de le résoudre consiste, en général, à mettre la fonction proposée sous quelque autre forme qui, équivalente à la première, pour les cas où celle-ci est immédiatement évaluable, puisse être, contrairement à elle, également évaluée, du moins par approximation, dès qu’on attribuera au sujet une valeur quelconque, autre que celles-là seules pour lesquels la première pouvait être évaluée ; 3.o ce problème est, généralement parlant, susceptible d’une infinité de solutions, sans que l’on puisse assigner à aucune d’entre elles d’autre motif de préférence sur les autres que de pures raisons de convenance ou de simplicité.

Le problème de l’interpolation, envisagé géométriquement, revient évidemment à trouver l’expression générale de l’ordonnée d’une courbe assujettie à passer par une infinité de points donnés, se