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QUESTIONS RÉSOLUES.

J’apprends, à l’instant, que le même géomètre vient de publier le Prospectus d’une Réfutation de la Théorie des fonctions analitiques de M. Lagrange. J’ignore ce que peut signifier le mot réfutation, dans la langue de M. Wronski, laquelle, comme l’on sait, n’est pas celle de tout le monde. Mais, suivant l’acception commune, pour qu’un ouvrage soit susceptible d’être réfuté, il faut non seulement que cet ouvrage renferme des erreurs, mais que, de plus, ces erreurs y soient prédominantes, et qu’elles en constituent, pour ainsi dire, l’essence et le fondement ; or, je ne sache pas que rien de pareil existe dans le livre des Fonctions. Que M. Wronski consacre un ouvrage à défendre la méthode de Leibnitz contre celle de M. Lagrange, à lui permis, sans doute. Il pourra même trouver beaucoup de gens de son parti, aujourd’hui sur-tout, où l’on aime tant à rétrograder en toutes choses. Mais un tel ouvrage ne sera point proprement une réfutation du livre des Fonctions. Son illustre et modeste auteur a moins cherché, en effet, dans ce livre, à faire prévaloir ses idées qu’à montrer simplement qu’à la métaphysique obscure, et souvent trompeuse, sur laquelle on avait établi jusqu’ici le calcul différentiel, il était possible de substituer des idées très-exactes et très-lumineuses, et j’ai peine à croire que l’on puisse jamais parvenir à nous prouver qu’il n’y a pas complètement réussi.

QUESTIONS RÉSOLUES.

Solutions du problème de probabilité proposé à la
page 324 du second volume des
Annales ;
Par MM. Tédenat, correspondant de la première classe de l’Institut, recteur de l’académie de Nismes ; D. Encontre, professeur, doyen de la faculté des science de l’académie de Montpellier ; Lhuilier, professeur de mathématiques