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VARIÉTÉS.

Dans ces réflexions, M. Wronski croit devoir distinguer la forme des racines des équations (conjecturée, dit-il, depuis long-temps) de leur nature qu’il croit avoir découvert le premier ; et il pense que c’est principalement à cette connaissance qu’il est redevable du succès de ses recherches. Il regarde la formation de ce qu’il a appelé équations fondamentales, comme l’unique moyen de parvenir au but ; et déclare, en conséquence, que les diverses méthodes qu’on pourra proposer à l’avenir ne diffèreront entre elles et de la sienne que par la manière d’opérer sur ces équations, pour parvenir à la réduite. Il donne enfin un aperçu des causes qui, jusqu’ici, se sont opposées au succès des méthodes de résolution des équations, au-delà du quatrième degré.[1]

M. Wronski termine en annonçant que, ces éclaircissemens étant les seuls qu’il puisse fournir sur sa méthode, avant d’en avoir publié la théorie ; les observations qui lui seront faites ultérieurement sur ce sujet, si elles ne sont pas légitimées par des calculs rigoureux, prouvant, suivant lui, des vues tout-à-fait étrangères à la science, il est résolu de n’y donner aucune attention.

Je dois d’abord témoigner ma surprise de ce qu’ayant ou croyant avoir à se plaindre de quelques articles des Annales de mathématiques, M. Wronski n’ait pas adressé sa réclamation au Rédacteur même de ce recueil. M'aurait-il donc supposé assez peu équitable ou assez maladroit pour refuser de rendre cette réclamation publique ? ou plutôt ne m’autorise-t-il pas à soupçonner que, sachant bien que les Annales ne sont lues que par des géomètres, il a voulu décliner de leur juridiction, et en appeler de leur jugement à un tribunal très-respectable sans doute, mais très-peu compétent dans ces matières.

Personne, si ce n’est peut-être M. Wronski, n’a pu prendre le change, sur l’opinion que j’ai manifestée aux pages déjà citées de ce volume ; chacun a compris clairement que ce que j’énonçais sous la forme de doute, était chez moi le résultat d’une entière conviction ;

  1. J’ai donné quelques développemens, sur ce sujet, dans le Recueil de l’académie du Gard pour 1808, pages 265 et suivantes.