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DU SYSTÈME DE WOOD.


chaque point de la circonférence, la force centrifuge varie aussi. Or, la première chose à faire pour se mettre en état de décider cette question, c’est de bien déterminer le sens qu’on attache au mot force centrifuge.

Un grand nombre de physiciens l’emploient comme synonyme de force tangentielle ou projectile ; voyez entre autres la Physique méchanique de Fischer, sec. II, chap. XIII, §. VI, pag. 49. Mais Huyghens, Newton, Jean Bernoulli, et une foule d’autres illustres géomètres entendent, par force centrifuge, la force avec laquelle un point contraint de décrire une courbe, tend à s’en écarter à chaque instant suivant la direction de la normale.

Ici même, c’est-à-dire, dans le cas d’un cercle tournant autour de son centre, pendant que ce centre est emporté dans l’espace d’une manière quelconque, on peut établir une distinction qui donne lieu, à considérer quatre sortes de forces centrifuges : on peut, en effet, considérer la force centrifuge ou par rapport à la trajectoire réellement décrite dans l’espace par un point de la circonférence, ou considérer cette force centrifuge par rapport à la circonférence ; et, dans chaque cas, cette même force centrifuge peut être envisagée sous les deux points de vue que nous venons d’expliquer.

On aura donc ainsi à considérer 1.o la force suivant une direction tangente à la trajectoire, laquelle sera variable comme la vitesse absolue ; 2.o la force suivant la direction tangente à la circonférence sur laquelle se meut le point décrivant ; 3.o la force normale à la trajectoire ; 4o enfin la force normale à la circonférence, ou dirigée suivant le prolongement du rayon mené au point décrivant.

Or, de ces quatre sortes de forces centrifuges, dont les trois premières varient de grandeur suivant le point que l’on considère, il n’y aurait proprement que la dernière qui, si elle variait aussi, pourrait détruire l’équilibre entre les parties d’un cercle tournant sur son centre. Il est clair, en effet, que, si les points de la circonférence sont également poussés vers le centre par la force d’attraction qu’on suppose la même pour tous ces points, et inégalement sollicités dans le sens