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aux grandes meules de paille et de foin, et un vieux moulin qui tourne à la brise marine de toutes ses ailes de lin. Sur tous les points élevés de l’île, on les voit, ces gais moulins.

Et mon mari, épris de ces charmes agrestes, me murmure ces vers :

J’aime ces blancs moulins aux gigantesques ailes
Qu’un souffle fait tourner,
Dont les vieux toits moussus ont des nids d’hirondelles,
Ces doux porte-bonheur que les feuilles nouvelles
Savent nous ramener.

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Le port de Ster-Vras était fortifié ; on y trouve encore une guérite de guetteur tout entourée de statice. Des champignons à odeur d’anis y croissent aussi en grand nombre. C’est le psalliota campestris.

Dans cette même anse, par les grandes marées d’équinoxe, on remarque des tourbes qui contiennent des traces de plantes terrestres indigènes résultant d’une ancienne forêt que la mer a submergée.

À la pointe du Vieux Château se dissimule une grotte, aussi belle, paraît-il, que celle de l’Apothicairerie, mais son abord extrêmement périlleux n’en permet pas l’accès.

C’est sur ce plateau que se sont ouverts ces gouffres fameux appelés Puits de Baguenères. L’un d’eux a 145 mètres de circonférence et 35 mètres de profondeur ; la mer y pénètre, et, lors des tempêtes, son eau écumeuse s’élance dans cette sorte de cheminée ainsi que la flamme dans le cratère d’un volcan. Un sentier y serpente et nous permet d’atteindre les galets qui en forment le fond.

De cette pointe du Vieux Château aux Poulains, ce ne sont que rochers isolés et toujours splendides, falaises