Page:Annales de la société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 1907.pdf/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206

des Poulains. Et toute cette partie de l’île est vraiment grandiose. Les falaises sont d’une élévation à vous donner le vertige ; les rochers qui les bordent affectent des formes étranges : animaux antédiluviens, personnages grotesques, monuments empreints d’une véritable grandeur.

Après un excellent chocolat et un au revoir à nos hôtes de quelques heures, nous repartons vers sept heures, en passant par l’église, afin d’admirer cette Vierge au doux visage qui nous présente son Jésus avec de fines mains aux longs doigts fuselés. Le curé, du bourg, qui se trouve dans le chœur, veut bien nous donner quelques explications sur ce tableau de l’École espagnole. Il aurait été rapporté de l’exil, après la Révolution, par le recteur de l’époque qui l’offrit à l’église, ainsi qu’un second tout aussi gracieux, qui représente une Vierge en prières.

Des statuts de saints enluminées se voient çà et là, entre autres celle de saint Marc, le pourfendeur de dragons. D’après la légende, il sauva Locmaria d’un monstre ayant pour demeure la grotte qui porte son nom. Cette hydre n’en sortait que pour semer la terreur et la mort. Saint Marc la combattit, la vainquit et s’envola vers le ciel, en laissant sur le roc l’empreinte du pied de son coursier céleste. En commémoration de ce fait merveilleux, une procession a lieu dans l’ile le jour de la Saint-Marc.

Un dragon monstrueux avait été placé aux côtés du saint, mais son terrible mufle impressionnant les femmes nerveuses, il en résultait parfois des enfants à la bouche convulsée on dut le faire disparaître.

Une fontaine miraculeuse est édifiée sur la petite place aux tilleuls en quinconce ; elle est dédiée à la Vierge,