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Après une marche assez pénible, par suite de ces écarts des sentiers tracés, nous atteignons Port-Maria, petite anse fermée d’une digue où s’abritent quelques bateaux de pêche. Un ancien fortin en garde l’entrée. Une grotte assez restreinte se voit à gauche du port, mais de jolis capillaires y laissent pendre leurs fines feuilles d’un vert mousse qui tremblent sur un long pied noir : c’est l’adiantum capillus veneris, ou chevelure de Vénus.

Par une route agreste, aux fossés émaillés de fougères et de cresson, nous montons vers le bourg de Locmaria, dont l’église, au clocher modeste, est bâtie sur une petite place plantée de tilleuls au pénétrant parfum. Un tableau digne d’intérêt se trouve dans le chœur du temple, il est trop tard pour l’aller admirer. Nous avons hâte de nous reposer au gîte et de réparer les fatigues de la journée par un bon repas : il est huit heures du soir.

Nous descendons chez Mme Samzum, aimable hôtesse qui porte la coiffe pointue de l’île.

Après une petite promenade au clair de la lune par les rues étroites et tortueuses, aux touffes d’herbe étoilées de vers luisants, nous regagnons notre chambre afin d’y goûter un bienfaisant sommeil.


Deuxième Journée

De la pointe d’Arzic à Kervilaouen


Elle fut fatigante au possible, cette journée, mais que de merveilles se dressèrent devant nos yeux ravis ! C’est la vraie côte sauvage que nous avons à parcourir ; elle commence à la pointe d’Arzic pour se terminer à celle