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l’ardeur des rayons solaires, déjà brûlants à huit heures du matin.

La rade est bien jolie avec sa mer d’un bleu intense que sillonnent gracieusement toutes ces barques de pêche aux voiles blanches ou pourpres. Un grand vapeur y laisse traîner sa fumée grise. Des mouettes s’y jouent.

Nous longeons tout d’abord la plage familiale de Ramonette, dont les cabines s’abritent sous les tamaris et les peupliers de son petit val, et nous montons la côte qui conduit au fort du même nom, au pied duquel on aperçoit la grève des Armelles, à l’escalier en zic-zac bordé par les "berces aux blanches ombelles.

Le sentier qui côtoie la falaise nous mène au port Guen, puis à la Belle-Fontaine, vaste source retenue dans un bassin par les ordres de Vauban, pour alimenter les vaisseaux de guerre de son eau pure. Une aiguille rocheuse se dresse en face de l’aiguade, toute entourbillonnée d’hirondelles.

Bordardoué — port de Dieu — nous apparaît avec sa plage blonde, au sable fin, ses dunes verdoyantes et fleuries où croit le dianthus gallicus, ce petit œillet d’un lilas rosé, à la suave senteur. Une belle grotte tapissée d’asplenium marinum termine la grève.

Le Gros Rocher s’avance dans la mer avec les ruines de son petit fort. En face est la batterie nouvelle et ses canons, tristes engins de la paix armée.

Puis c’est le port York et la pointe pittoresque du Bugull aux beaux rochers, dont le fort a été transformé en une habitation de plaisance. Une lande aux jolies bruyères conduit à l’extrémité du promontoire où se voient quelques pans des murs d’un fortin élevé sous Vauban. De grands tamaris les enlacent.

Trois belles grottes s’ouvrent sous les roches avancées