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Verse-nous, verse-nous ta lumière infinie
Et tes rayons brûlants, ô puissant dieu du jour,
C’est toi qui nous ranimes et qui nous vivifies,
Tu donnes la santé, la puissance et l’amour.
Aussi partout chacun t’admire,
Tu te lèves dans un sourire,
Et par ton éclat radieux,
On sent rajeunir le vieux monde,
Car tu rends la terre féconde,
Et tu fais l’ornement des cieux.

Oui, sous ta chaude effluve, on voit verdir la treille,
Sous tes yeux rutilants, la terre s’embellit,
Tu formes le nectar dans la grappe vermeille,
Et de son jus divin la tonne se remplit.
Mais c’est du soleil que l’on cueille,
Et que goutte à goutte on effeuille,
Quand l’hiver règne en souverain,
Lorsque le vent gémit et pleure,
Et fait vibrer notre demeure,
Ainsi qu’une cloche d’airain.

L’hiver ton globe d’or caresse la chaumière,
Met des éclats brillants sur le sol de granit,
Tu verses sans compter les flots de ta lumière,
Aussi chaque matin le pauvre te bénit.
Tu lui réchauffes sa demeure,
Et ta présence adoucit l’heure
Du chagrin, de l’adversité.
Il te vénère et te contemple,
Oui ton rayon d’or dans son temple,
Est un baume à la pauvreté.