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innocence ― donnée comme probante. ― Il rentre à son corps, y reçoit de suite les galons de maréchal des logis et est placé à la troisième compagnie. Ce grade stimule son zèle ; et ses exactions de recommencer aussitôt. Une nouvelle arrestation s’en suivit le 4 pluviose an III (23 janvier 1795), huit mois après son retour à Aux.

Nous allons résumer quelques-unes des accusations portées contre lui ; environ cent quarante dépositions figurent au dossier, presque toutes ayant trait à des crimes différents ou à des histoires, auxquelles il se trouve fâcheusement mêlé.

Le 27 vendémiaire an III, la municipalité de Saint-Aignan déclarait, que Beilvert et ses hommes avaient tué au village du Pressoir la veuve Léauté, la veuve Chesneau et la veuve Prou. (Le mari de cette dernière avait été mis à mort un mois avant par les insurgés). Ces infortunées « confectionnaient du raisiné », quand le crime fut commis. Le maire de Saint-Aignan termine ainsi sa dénonciation : « Pillée le jour par les volontaires, la nuit par les chouans, telle est notre situation. »

Le citoyen Kérouard, propriétaire à Saint-Aignan et habitant de Nantes, écrivit au District ce sujet :

«… Quand il fut question de tuer cette dernière (la veuve Prou), elle leur demanda la grâce de la laisser vivre, au moins pour l’enfant qu’elle portait ; on ne l’écouta pas. Le surlendemain la troupe revint qui voulut piller la maison de ces femmes. Beilvert s’y opposa mais un des hommes répondit : « C’est la maison des femmes que nous tuâmes avant hier. » De nombreux témoins certifièrent le fait.

« Au nom de l’humanité, que pareille horreur n’arrive donc plus ! »

Les représentants en mission, à Nantes, se firent amener l’officier, qui avait ordonné la patrouille. Muscar écrivit que toutes les plaintes ne devaient pas être écoutées, que