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portrait de rousseau par jean houël

venu à la connaissance du public. Elle doit dater des environs de 1830, car le procédé lithographique ne s’est guère répandu en France que pendant la Restauration, et Parelle est mort en 1837. Bien qu’elle en diffère par quelques détails, ainsi que je le préciserai plus loin, et qu’elle en rende imparfaitement la légéreté et la finesse, elle donne pourtant en gros une idée fidèle du dessin original. Celui-ci est toujours resté dans la famille de Houël et est aujourd’hui la propriété d’un de ses arrière-neveux. M. Georges Lisch[1]. Par les soins et sous les auspices de ce dernier, un magnifique ouvrage de grand luxe a été récemment consacré à Jean Houël[2] : de très nombreux et très intéressants documents inédits permettent d’y suivre l’artiste au cours de sa longue vie ; de parfaites reproductions, parmi lesquelles celle du portrait de Rousseau (pl. XXXIX, p. 142), résument son œuvre abondante et diverse[3]. On peut donc maintenant bien connaître le dessin lui-même et son auteur.

Jean Houël, né à Rouen en 1735 de famille modeste, après avoir commencé dans sa ville natale des études de peintre et d’architecte, vient à Paris en 1755 et s’adonne d’abord à la gravure : il entre dans l’atelier

  1. M. Georges Lisch a bien voulu — comme il avait fait jadis pour Buffenoir — me permettre de l’examiner à loisir et a fort gracieusement facilité ma tâche : je lui en exprime ici ma gratitude. C’est avec sa bienveillante autorisation que nous pouvons reproduire ici le dessin lui-même.
  2. M. Vloberg, Jean Houël, peintre et graveur (1735-1813), in-4° 198 p., 62 planches hors-texte par Léon Marotte, Paris, Naert, édit., 1930.
  3. Aujourd’hui en partie dispersée entre les musées de l’Ermitage, du Louvre, de Rouen, de Tours, etc., et en partie conservée dans la collection de M. Lisch.