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le costume, le décor comptent au moins autant que la physionomie ; mais Jean Houël est habile, spirituel il a la main prompte et le coup d’œil sûr ; son dessin est comme une illustration anticipée, à la fois piquante et véridique, de certaines pages des Confessions : c’est pour nous un document unique. Il se trouve d’ailleurs qu’en inscrivant sur son dessin une date certainement erronée, Houël a posé à la sagacité des curieux un problème qui a reçu, qui reçoit encore, des solutions fausses, quoique Louis-J. Courtois ait trouvé et publié le mot de l’énigme en 1920[1]. En revenant ici sur cette minuscule question[2], qui oblige d’ailleurs à suivre de près Rousseau à une heure intéressante de sa vie, je me propose surtout d’attirer à nouveau l’attention sur une pièce singulière et précieuse, qui ne m’a pas paru indigne d’une étude un peu plus complète.

C’est par une lithographie, d’ailleurs fort rare, œuvre, s’il faut en croire Buffenoir[3], du peintre rouennais Parelle, que le portrait de Houël est d’abord

  1. Louis-J. Courtois, Notes de chronologie rousseauiste, II. Quand Houël a-t-il dessiné le portrait de J.-J. R. ?, in Mélanges B. Bouvier, Genève, 1920, pp. 109-111. Cf., du même auteur, Les Visiteurs genevois de R., in Annales de la Soc. J.-J. R., t. XVII (1926), p. 152.
  2. H. Buffenoir lui a consacré tout un chapitre de son livre Les Portraits de J.-J. R., t. I, p. 87-89 (Paris, 1913). Je l’utiliserai et le discuterai au cours de cet article.
  3. Qui l’a fort heureusement reproduite, le premier sauf erreur, d’abord dans le Prestige de J.-J. R. (1909), pl. IV, p. 182 (une main malhabile a écrit au bas, à gauche : Parelle delineavit), puis dans son ouvrage sur les Portraits de J.-J. R. (t. I, p. 70). Elle a plusieurs fois été reproduite depuis dans des ouvrages classiques de la librairie Hachette.