de supposer dans chaque atôme une grandeur et une figure déterminée, puisque cette figure et cette grandeur ne peuvent être connues et que la connoissance qu’on en auroit ne fourniroit aucun moyen pour les desunir ; Abandonnant donc cette idée, si nous nous attachons à celle, par exemple, de leur pesanteur spécifique, au mouvement que le feu excite, et à la rarefaction qu’il produit dans tous les corps, et principalement dans ceux dont la composition est lâche et facile à détruire comme les végétaux et les animaux, nous reconnoîtrons bientôt que ceux qu’il résout en vapeurs et qu’il élêve aisément sont les plus légers, qu’en poussant le feu par degrés, d’autres moins légers s’élêveront ensuitte, et qu’enfin les plus pesants seront ceux qui résisteront sans s’êlever à la plus vive action du feu. Par ce moyen on parvient à décomposer (6) un corps et à le diviser en plusieurs autres corps différens entre eux en qualités comme en pesanteur. En renouvellant les mêmes opérations sur chacune de ces substances en particulier, on essaye de les subdiviser en d’autres jusqu’à ce qu’on en rencontre d’inaltérables que le feu ne divise, ne décompose plus, ni par voye de resolution, ni par voye de combinaison, sur lesquelles il n’a aucune prise, et si ces mêmes substances résultent de l’Analyse de tous les corps, on en conclud qu’elles sont reellement des corps purs simples et sans mélanges, Elémens et principes de touts les autres qui n’en sont que des combinaisons et dans lesquelles ils different seulement entre eux en quantité et en union.
C’est là une idée grossiére et imparfaitte de l’Analyse ordinaire employée par les Chymistes, on verra dans la suitte de cet ouvrage quel cas on en doit faire, jusqu’où elle peut s’étendre et quels moyens on employe pour y suppléer.
Nous ne devons pas dissimuler icy une objection plusieurs fois renouvellée contre l’Analyse chymique[1]. Contraints
- ↑ Tout ceci devra être retouché et transporté dans le Livre second en parlant des instrumens. (R.)
