(1) Les avantages que nous tirons de la Physique, et de l’histoire naturelle en particulier ne sont plus un probléme à resoudre, même parmi les ignorans. Tout le monde convient que la connoissance de nous mêmes, c’est à dire, celle de nôtre corps, et celle des corps qui nous environne sont d’une extréme utilité pour nôtre conservation, pour nôtre commodité, et même pour nos plaisirs. Il n’est donc plus question d’êtablir ces avantages généraux que personne ne dispute.
Il n’en est pas de même de cette partie de la physique qu’on appelle Chymie : malgré le grand jour où l’ont mis plusieurs Illustres Philosophes : malgré les progrés qu’on y a faits, et le profit qu’on en a retiré, soit pour la santé soit pour l’instruction ; malgré tant de belles découvertes dont elle a enrichi les Arts bien des gens, même éclairés, la regardent encore aujourd’hui comme une étude inutile et chimerique, dont les principales recherches n’ont pour objet que des transmutations impossibles, ou des remédes pernicieux[2].