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introduction

la Ville de Neuchâtel[1]. Ces pièces permettent d’établir qu’une grande partie du manuscrit a été composée d’après un brouillon et que Rousseau avait pris la peine, tout au moins pour certains fragments, d’en faire une première copie. L’inscription d’Alph. Nicole doit donc être définitivement reléguée dans le domaine de la légende. Ecrit dans un style qui n’a rien de commun avec celui d’un cours, composé d’après un brouillon dont un bon nombre de pages ont été retrouvées, le manuscrit de Trélex ne peut même être considéré dans son ensemble comme le reflet d’un cours suivi par Rousseau à Montpellier ou à Paris. Il se pourrait toutefois que quelques chapitres des Institutions eussent été écrits à l’aide de notes prises en suivant un cours ; il est à regretter, à ce propos, que les cahiers de notes de chimie écrits par Rousseau et qui appartiennent à la bibliothèque de Neuchâtel[2], ne concernent que les métaux, alors que les Institutions, sous la forme qu’elles ont à Genève, ne contiennent aucun chapitre consacré à ces corps. Les cahiers de Neuchâtel ne peuvent par conséquent servir à éclairer définitivement cette question.

M. Dufour a encore montré, dans son travail, que les Institutions avaient été écrites vers 1747, c’est-à-dire à l’époque où Jean-Jacques était attaché à la maison du fermier général Dupin et où, parmi d’autres occupations, il accompagnait le jeune Dupin de Francueil à différents cours. Le manuscrit contient un détail qui paraît confir-

  1. Bibl. de Neuchâtel, 7884 bis.
  2. Bibl. de Neuchâtel, 7884 bis.