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Trouille et Bergevin avaient partagé la captivité de ces derniers, et Bergevin avait même perdu un frère dans cette boucherie sans nom[1]. Tous deux, en brumaire an III, avaient été envoyés à Paris par la commune de Brest pour demander l’arrestation des membres du tribunal révolutionnaire et dénoncer la conduite qu’y avaient tenue plusieurs représentants en mission, dont aucun ne voulait plus assumer la responsabilité de ses actes[2].

Composé de si piètre façon, le nouveau Corps législatif promettait d’avoir bien peu de prestige. Alors, pour le rehausser

    Consulat p. 30). Dans M. Levot, tout le reste du passage relatif à ces élections est absolument erroné.

    D’après lui, furent alors élus députés de Brest (sic) :

    Bergevin (141 voix), Trouille (101 voix).

    Kersalaün (10 voix), Roujoux (10 voix).

    D’après le Dictionnaire des Parlementaires, Riou-Kersalaün lui élu par 100 voix, ce qui paraît plus vraisemblable.

    Quant à Roujoux, ce n’est que beaucoup plus tard, le 24 germinal an VI (13 avril 1798), qu’il fut nommé député du Finistère (Anciens) par 153 voix. Nous avons assez insisté sur les incohérences de ces élections pour qu’il soit nécessaire d’expliquer ces erreurs de M. Levot, exact et précis à son ordinaire.

  1. Levot : Brest pendant la Terreur. (V. notamment p. 424, Plan de la pièce du Château de Brest occupée par 54 détenus.)
  2. Ils publièrent alors les opuscules suivants :

    — Les Crs Castelneau, Trouille, Bergevin et Babin, envoyés de la Commune de Brest aux Sections, Comités révolutionnaires et Comités civils de la commune de Paris (daté du 6 brumaire an III-27 octobre 1794).

    Imp. Vve Gorsas, Paris, 8 p. in-8o.

    — Les Mêmes à la Convention nationale (pour justifier la commune de Brest et demander la mise en jugement du tribunal révolutionnaire de cette ville) (daté du 9 brumaire an iii-30 oct. 1794).

    Imp, Vve Gorsas, Paris, 7 p. in-8o.

    — Les Mêmes : Les crimes de l’ex-tribunal révolutionnaire de Brest, dénoncés au peuple français et à la Convention nle par les députés extra-ordinaires de cette ville (daté du 20 pluviôse an III-8 février 1795).

    Imp. Vve Gorsas, Paris, 88 p. in-8o.

    — Les Mêmes : Quelques observations sur la réponse de Jean-Bon-Saint-André à la dénonciation de la commune de Brest (daté du 29 prairial an iii-17 juin 1795).

    Imp. Vve Gorsas, Paris, 12 p. in-8o.