Français, est-il coupable de conspiration contre la liberté et d’attentat contre la sûreté générale ? » ; mais ils commencèrent à se partager au second appel : « Le jugement sera-t-il soumis à la ratification du peuple ? » Sauf Guezno et Guermeur, tous avaient répondu oui. Leur division s’accentua encore au 3e appel sur la terrible question : « Quelle peine Louis, ci-devant roi des Français, a-t-il encourue ? »
Alors que Bohan notait « la mort » sans phrases, que Blad, Guermeur et Guezno entouraient la même opinion d’explications, de réticences plus ou moins habiles, de promesses plus ou moins imprudentes, — telle celle de Guezno « de ne jamais exister sous un nouveau tyran »[1], — les quatre autres conventionnels du Finistère, Gomaire, Maroc, Kervélégan et Quéinnec optèrent pour la réclusion de Louis pendant la guerre et son bannissement à la paix. Quéinnec formula son opinion en ces termes :
« Je ne suis pas juge, je ne puis donc voter que pour la détention pendant la guerre, et la déportation a la paix. »
En ce qui concerne Kervélégan, dont le nom suivait immédiatement celui de Quéinnec, le procès-verbal ajoute seulement :
Kervélégan, : Même opinion que la précédente.
Enfin, au 4e appel : « Sera-t-il sursis à l’exécution du jugement de Louis Capet ? », la représentation du Finistère se divisa en deux : « Non », répondirent Blad, Marec, Guezno et Guermeur. « Oui », répondirent au contraire Kervélégan, Bohan, Gomaire et Quelnec (sic)[2].
- ↑ « J’ai vu le temps où l’on jurait de s’enferrer sous les ruines de la monarchie, c’était une manière de parler ». (Lamennais. Lettres inédites publiées par le Cte d’Haussonville. Paris, Perrin, 1 v. in-12, 1910).
- ↑ Moniteur, nos des 18, 19, 20 et 25 Janvier 1793. — Réimpression, tome XV, p. 159, 173, 222 et 254. D’après M. Kerviler, « Bohan vota d’abord l’appel au peuple, puis terrorisé par la Montagne et la Gironde ( !) il vota, la mort, sans phrases, dans le second appel ; et cédant enfin au cri de sa conscience, son troisième et dernier vote fut le sursis ». (Biobibliographie bretonne. — Cent ans de représentation bretonne [Rev. des Pr. de l’O., Janvier 1892]).