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ÉCONOMIE DE L'


UROPE SLAVE 155

jardinage, l'élevage de volailles, ete... les travaux à domicile occupent une place de moins en moins importante.

En ce qui concerne le budget des dépenses, la part la plus considérable est occupée par la nourriture ; elle diminue néanmoins {de 50 p. 100 il y à quelques années, elle est tombée à 40 ou 45 p. 100 en 1927). La qualité de l'alimentation subit une modification intéressante, que des diagrammes fort expressifs mettent bien en lumière. Il se fait une consommation crois- sante de pain blanc, de viande, de beurre et d'œufs.

Pour le vêtement, les dépenses se montent à 25 p. 100 du total, ce qui paraît être environ deux fois plus qu'avant-guerre ; mais, à mesure que les familles reconstituent leur garde-robe réduite à un minimum pendant les périodes précédentes, ce chapitre de dépenses tend à diminuer d'importance relative.

Le logement absorbe environ 12 p. 100 des ressources, ce qui est moins qu'avant la guerre ; mais cette comparaison est évidemment faussée du fait que la population ouvrière est placée à un régime de faveur au point de vue des loyers. Si certains aspects du problème du logement présentent une amé: lioration {services communaux), le fond de la question — à savoir le cube d'air — est loin d'être résolu de façon satisfaisante. Il est patent que les familles ouvrières sont et seront longtemps encore logées dans des apparte ments tout à fait insuffisants.

Pour les objets ménagers, la même remarque s'impose que pour les vêle- ments : les ouvriers doivent encore se fournir de tout ce qui leur a fait défaut pendant longtemps.

Quant aux distractions, elles occupent en moyenne 3,6 p. 100 dans les dépenses.

Dans l'ensemble, les budgets onvriers augmentent assez régulièrement depuis la fin de 1922. Exprimés en unités fictives, — les roubles budgétaires qui ont le même pouvoir d'achat que le rouble d’avant-guerre, — ils se sont élevés de 33,2 par mois en 1923 à 52,4 en novembre 1925, pour relomber à 51 en novembre 1926, par suite d’un relèvement assez sensible de l'indice des prix. Pendant la même période, les budgets des dépenses ont varié de 32,6 à 52,2 eL à 50,41

Cette brochure donne ainsi un bon résumé de la variation des budgels ouvriers ; mais ce n'est qu'un ouvrage de vulgarisation dans lequel l'exposé des méthodes suivies pour l'établissement et l’utilisation des données brutes manque presque complètement. On peut la compléter, à ce dernier point de vue, par le petit ouvrage de MiriaLrvsxy, Le budget ouvrier? qui s'occupe davantage de méthodologie

Sans contredit, l'ouvrage le plus intéressant et, dans un certain sens, pas- sionnant est celui de Kano, Æssais sur la vie ouvrières dont la première partie seulement, relative à 1924-1925, a paru en 1928 ; la seconde partie est sous presse, L'exposé de la méthodologie, dans les trois premiers chapitres, est déjà à lui seul extrêmement instructif. Ces trois chapitres donnent de la com-









1. Notons que la politique des logements tend à ramener les loÿers à un niveau écono- miquement mieux conçu : d'où une augmentation de la part des dépenses locatives dans les budgets ouvriers,

2 Le MiktauEvsRY, Raboéi Vudget, Leningrad, 1925, 150 p.

3. 2 Kano, Oéerhy rabocego byla, À 1, Moscou, 1928, 800 p.