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HISTOIRE URBAINE ai

problème. Si on compare, en effet, cette cité semi-méridionale aux grandes villes flamandes, qu'il faut toujours regarder comme des prototypes urbains, on observe certaines analogies intéressantes : l'influence de l’économie et spécialement du commerce sur la formation de la ville (en tant que groupe vraiment urbain), le développement topographique de cette ville, de part et d'autre, dès l'achèvement du x° siècle, l'existence des marchands au xt, l'absence d'unité juridique de l'agglomération, sa division en civitas et en Burgi, la construction d’une enceinte commune au xne siècle ; à la même épo- que, la formation d'une aristocratie bourgeoise, dont certains représentants jouent un rôle important, la constitution économique, laïque, politique et pacifique de la commune, le caractère mixte publico-urbain de lorganisa- tion municipale, l'absence de difficultés sérieuses avec les juridictions ecclé- Siastiques. Signalons encore, du point de vue social, la formation rapide du métier des bouchers en corporation : ce caractère paraît être assez fréquent 1 et peut être attribué, semble-t-il, à la richesse professionnelle, qui entraine la cohésion et l'union des membres du métier

Quant au recueil de textes en lui-même, du point de vue du choix des actes, il n'y a qu'à louer. Les futurs auteurs de l’histoire communale de Poi- tiers y trouveront, sans doute, la plus grande partie au moins des documents qui leur seront nécessaires. Signalons, au titre de l'histoire économique, les pièces concernant les métiers depuis la date relativement reculée de 1230. Nous ne nions pas également que les noles nombreuses et variées qui accom- pagnent le texte aient leur utilité. Mais quelle singulière présentation des actes 1 M. Audouin — on en est surpris — ignore à peu près l'art de publier les textes, Ou bien a-t-il voulu innover ?.. Ignorance ou originalité se mani- festent à maints détails : forme des tableaux des sources diplomatiques et bibliographiques, — l'original est régulièrement-désigné comme « Original» ; un point, c'est tout —, disposition des documents, découpage des pièces par l'insertion de séries de notes ; dans celles-ci, enchevêtrement complet des notes constitutives et interprétatives, identifications failes au cours du tra- vail et non dans une table finale, etc. Nous croyons que, dans un recueil de textes, les notes interprétatives doivent être réduites au minimum, parce que, si on commence, il n'y a pas de raison de se borner, et on sera toujours insuffisant ; mais c’est là une opinion personnelle. En tout cas, un peu de méthode n'eût pas été inutile pour compléter extérieurement la valeur d’un recueil qui, encore une fois, n’en est pas dépourvu dans le fond .







Des

En dehors de publications spéciales de Lextes, des pièces justificatives ont été parfois données en appendice à des histoires urbaines, dont nous avons maintenant à parler, en allant du général au particulier. Nous avons ainsi à examiner une prétendue synthèse, Lrois histoires locales et autant de travaux de détail.

Tout d'abord, M. Orroxar, en 1927, a réimprimé, en italien, un travail qu'il avait publié en 1919 en russe, lui donnant le titre de La citta



1 ct


NAS, La vie urbaine de Douai, IL, p. 601. �