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CHAMBORD.
Eh ! pardieu ! vot’ neveu, vot’ oncle, vot’ grand-père !…
WILHELMINE.
Frédéric !… il s’est tué !…
CHAMBORD.
Eh non… il en sera quitte pour deux douzaines de bosses entourées de cataplasmes… mais en se relevant il a tout dit au capitaine ; il a demandé justice, et l’ordre du jour est formel, tu le sais… voies de fait… fusillé !
WILHELMINE.
Fusillé !… lui, Pascal !… à cause de moi ! CHAMBORD, allant à la fenêtre de droite. Une sentinelle ! plus moyen de jouer des jambes !
PASCAL, allant à la fenêtre.
Grand Dieu !
CHAMBORD.
Ah !… cette chambre !…
WILHELMINE.
C’est la mienne.
PASCAL, s’arrêtant.
La vôtre ?
WILHELMINE.
Entrez ! entrez ! et cachez-vous !… (Pascal entre à droite.) A tout prix, je veux le sauver !
Scène XV.
CHAMBORD, WILHELMINE, FRÉDÉRIC, MINA, LE CAPITAINE, Soldats.
FINAL de M. Offenbach.
ENSEMBLE.
CHAMBORD.
- Que faire ? hélas !
- Quel embarras !
- En tous lieux ils vont sur l’heure
- Visiter cette demeure ;
- A nos soldats
- Pascal n’échappera pas !
LE CAPITAINE et FRÉDÉRIC.
- Soldats, soldats,
- Suivez mes pas.
- En tous lieux il faut sur l’heure
- Visiter cette demeure ;
- Allons, soldats,
- Qu’il ne vous échappe pas !
WILHELMINE et MINA.
- Que faire ? hélas !
- Quel embarras !…
- En tous lieux ils vont sur l’heure
- Visiter cette demeure ;
- À ces soldats
- Pascal n’échappera pas !
FRÉDÉRIC, au capitaine.
- Le scélérat ne peut s’être échappé !
- Vous vengerez un seigneur écloppé…
WILHELMINE, à part.
- Il est perdu !…
CHAMBORD, à part.
- Perdu Pascal…
WILHELMINE, à part.
- Que faire ?…
CHAMBORD, à part.
- Mais je suis là, moi, son ami, son frère…
Haut et s’avançant près du capitaine.
- Celui qui cause aujourd’hui tant d’émoi
- Est devant vous !
WILHELMINE.
- Que dit-il ?…
CHAMBORD.
- Oui, c’est moi…
WILHELMINE, bas à Chambord.
- Que faites-vous ?
CHAMBORD, de même.
- Trompons-les tous,
- J’lui dois mes jours à lui,
- Je m’acquitte aujourd’hui ;
- Vous lui direz demain
- Qu’ je m’ suis souv’nu des bords du Rhin.
FRÉDÉRIC.
- Capitaine, il me faut sa tête.
LE CAPITAINE.
- Emmenez-le.
MINA.
- Ciel ! on l’arrête.
CHAMBORD, aux soldats qui s’approchent pour l’arrêter.
- Emmenez-le.Inutile, je vous suivrai.
- Adieu, vous tous, adieu, France chérie.
WILHELMINE, à Mina.
- Quoi ! pour Pascal il va donner sa vie.
MINA, à Wilhelmine.
- Moi, je le sauverai.
REPRISE.
CHAMBORD.
- Partons, soldats.
- Je suis vos pas…
- Marchons vite, il faut sur l’heure
- Sortir de cette demeure ;
- Chambord là-bas
- D’vant la mort n’ tremblera pas !
FRÉDÉRIC et LE CAPITAINE.
- Partons, soldats,
- Suivez mes pas…
- Sortons de cette demeure,
- Il faut l’emmener sur l’heure ;
- Allons, soldats ;
- Qu’il ne vous échappe pas !
WILHEMINE, à Mina.
- À ces soldats
- Chambord, hélas !
- Se livre, et de ma demeure,
- On veut l’arracher sur l’heure ;
- Va, suis ses pas,
- Que Chambord ne meure pas !
MINA.
- À ces soldats
- Chambord, hélas !
- Se livre, et d’ cette demeure,
- On va l’entraîner sur l’heure ;
- Mais j’ suis ses pas,
- Et je l’ jure, il n’ mourra pas.
FIN DU PREMIER ACTE.