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REGINALD.

N’appelez pas… ou je jette par la croisée le premier valet qui se présente.

SUZANNE.

Ah ! mon Dieu !

REGINALD.

Suzanne, si vous ne voulez pas que je perde le peu de bon sens qui me reste, convenez que vous êtes ma tante… Suzanne, convenez-en.

SUZANNE, en colère.

Eh ! monsieur, je suis votre tante… je serai votre grand’-mère, si vous voulez… mais dans tous les cas, je ne serai pas votre femme… je ne suis pas assez jeune pour vous… enfin, nous ne nous convenons ni l’un ni l’autre… ainsi, allez vous-en, ou laissez-moi partir.

REGINALD, lui prenant la main.

Vous laisser partir !..

SUZANNE.

Voyons, voyons, vous me faites peur… D’abord, je ne vous aime plus du tout.

REGINALD.

Vous m’aimiez donc ?

SUZANNE, reculant.

Je ne sais pas.

REGINALD.

Non, tu ne partiras pas.. car je suis décidé, vois-tu, ange.. ou démon, jeune fille ou vieille, femme, œuvre de Dieu ou de Champrigaux, je t’aime, entends-tu bien, je t’aime et je l’épouse !…

SUZANNE.

Du tout… je ne veux pas d’un mari qui me croit vieille.

REGINALD.

Tu l’as été… mais je m’en moque.