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REGINALD.

C’est moi… Que me voulez-vous ?

LE DOMESTIQUE.

Cette lettre a été apportée tout-à-l’heure par un homme que j’ai remarqué hier, suivant à cheval votre chaise de poste.

REGINALD.

Encore du mystère… C’est bien, donne. (Le domestique sort.) Une lettre qui m’est adressée ici… c’est de Gaussin ! J’aurais dû le deviner… elle m’a fait suivre, elle me rappelle.. pauvre femme, comme elle m’aime ! (Lisant.) « Mon ami, c’est aujourd’hui, à dix heures du matin, que finit notre bail d’amour : je vous remercie de me l’avoir rappelé ; adieu Reginald, bonheur et liberté, votre amie Gaussin. Ne vous ravisez pas, il serait trop tard ; dette payée, dette oubliée. » Trahi !… moi qui pensais toujours à elle, moi qui croyais être aimé pour moi-même, je ne l’étais que par la puissance d’un philtre !… c’est humiliant… Oh ! je me vengerai… Au diable Champrigaux et son miracle ! à Paris, morbleu ! à Paris et malheur à mon rival !… (Il va sortir, quelques accords de clavecin se font entendre, il s’arrête.) Hein ! qu’est-ce que c’est que cela ?… Ah ! ma tante qui va jouer un menuet… partons.

(On entend dans la coulise une voix de femme.
Air au choix de l’actrice.)
PREMIER COUPLET.
REGINALD.

Je ne me trompe pas !… c’est une voix de jeune fille !

(La voix dans la coulisse. Même air.)
DEUXIÈME COUPLET.