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LA BARONNE.

Une comédienne… je ne puis pas souffrir ces créatures-là… Savez-vous qu’elles nous ont toujours fait beaucoup de tort… Vous souvenez-vous, Champrigaux, du voyage que je fis en France… il y a vingt-cinq ans ?

CHAMPRIGAUX.

Avec moi.

LA BARONNE.

Oui, et M. de Nangis… que j’aimais… ah !.. j’en étais folle… Eh bien ! il alla souper chez la Sophie Arnould, et cette drôlesse-là me vola comme dans un bois… Mais comment n’avez-vous pas fait comprendre à mon neveu…

CHAMPRIGAUX.

Ah ! bien oui… parlez donc raison à cet enragé-la.

LA BARONNE, s’animant.

Vous vous y serez mal pris.. vous êtes d’une gaucherie !..

CHAMPRIGAUX.

Mais chère amie…

LA BARONNE.

Refuser de se marier !.. renverser tous mes projets, tous mes plans… c’est abominable !.. n’est-ce pas, Champrigaux ?.. mais dites-moi quelque chose, consolez-moi donc… ou plutôt n’ouvrez pas la bouche, ne dites pas un mot… car c’est vous qui êtes cause de tout cela… Tenez, j’ai envie de vous battre.

CHAMPRIGAUX.

Allons ! bon… quand je disais que tout retomberait sur moi..

LA BARONNE, avec colère.

Oh ! mais j’y mettrai de l’obstination… je ferai son bonheur malgré lui !