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LA BARONNE.

J’y ai fait tout mon possible… ça n’est pas venu… Vous étiez un ami si dévoué, que je ne pouvais me séparer de vous, je vous avais sans cesse sous les yeux… et c’est ce qui vous a fait du tort.

CHAMPRIGAUX.

C’est flatteur.

LA BARONNE.

La, entre nous, vous n’avez jamais été beau… et vous n’avez pas changé en vieillissant… (Soupirant.) Moi, c’est différent… Champrigaux, j’ai été bien jolie, n’est-ce pas ?

CHAMPRIGAUX.

Coquette !.. à qui le dites-vous ?.. J’ai toujours votre portrait, à l’âge de dix-huit ans… en petit costume créole… il ne me quitte pas.

LA BARONNE.

Oh ! ne me montrez jamais ce portrait-là, mon ami…

Air de Téniers.

Lorsque j’arrive au bout de ma carrière,
Ce souvenir doit m’être défendu :
Je ne veux pas regarder en arrière,
Pour ne pas voir tout ce que j’ai perdu.
Je ne veux pas admirer tant de charmes,
Mes yeux surtout, qui vous dictaient des lois :
Ceux d’aujourd’hui verseraient trop de larmes,
En revoyant ceux d’autrefois.

Soyons prudens, laissons cela, et parlez-moi vite de lui, de ce cher enfant….. que je croyais trouver ici… Où est-il ? que fait-il maintenant ?…

CHAMPRIGAUX.

Il déjeune.