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à me numéroter mon âge… je le sais mieux que personne, mon âge….. Vous êtes insupportable, Champrigaux.

CHAMPRIGAUX, à part.

Bon ! voilà déjà.. (Haut.) Allons, ne vous fâchez petite impatiente… je suis votre aîné, c’est vrai.. vous savez bien que je me donnerais l’âge de Mathusalem pour vous faire plaisir.

LA BARONNE.

Vous êtes un vilain… vous me contrariez toujours.

CHAMPRIGAUX.

Faisons la paix.. votre main que j’y dépose mon baiser d’ami.

LA BARONNE.

Vous n’aurez pas ma main….. laissez-moi, vous m’impatientez.

CHAMPRIGAUX.

Me refuser ma satisfaction habituelle, le baiser quotidien !… Il y a vingt-neuf ans que je vous le donne tous les matins.

LA BARONNE.

Raison de plus… c’est toujours la même chose.

CHAMPRIGAUX.

Il est assez difficile de varier dans ce genre-là Mais jamais vous n’avez pu me souffrir….. j’ai toujours été votre bête noire….. je dirai mieux, votre victime, votre souffre-douleurs….. et je m’étonne, en y réfléchissant, d’avoir supporté si long-temps vos caprices…

LA BARONNE.

Du dépit ? de la colère ?..

(Elle lui présente sa main.)
CHAMPRIGAUX, courant lui baiser la main.

Ah ! si vous aviez voulu m’aimer…