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Implore ici le secours ;
Et l’un de l’autre,
Mon cher, soutenons les vieux jours.
Où donc, hélas ! est le beau tems,
Où je courais dans les champs,
Plus rapide que le vent ?
À présent,
Je veux courir, je ne puis pas,
Je chancelle à chaque pas ;
Alors j’enrage tout bas
Mais ce qui me fait grand plaisir,
Oui, je peux en convenir,
C’est que vous étiez jeune aussi,
Et que vous avez vieilli…
Point de colère ;
Mon cher ami, tout comme moi,
Du tems sévère
Sans peine subissez la loi :
Si nous gardons au fond du cœur
Le souvenir enchanteur
Des beaux jours
Et des amours,
Si nous conservons la gaité,
L’appétit et la santé,
Le bonheur nous est resté ;
Le tems n’a rien emporté !

(Elle s’assied.)

Ah ! j’avais besoin de mon grand fauteuil.

CHAMPRIGAUX.

Vous aurez fait une trop longue promenade, chère amie….. vous avez ce matin oublié vos soixante-huit ans.

LA BARONNE, vivement.

Mes soixante-huit ans !… parlez donc de vos soixante-neuf, s’il vous plaît… Il est toujours là