Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par cœur pour apprendre le francoys, et mesme dire en épelant par cœur, comme chacune diction et mots de l’exemple est escrite orthographiée, pour apprendre ledit orthographe, sur quoy le régent les interrogera, remarquera leurs faultes, les leur remontrera et souvent leur conduira les mains en escrivant pour leur apprendre dès le commencement à bien former leurs lettres.

Les escollyers ne jureront le nom de Dieu, ny par leur foy, ne s’entre injurieront, ne s’entrebatteront, ne diront villains propos deshonnêtes, paroles salles, ne seront larons, ne mentiront, ne raigeront en l’escolle ; mais estudieront, serviront Dieu et le prieront qu’il leur donne l’esprit de science, obéiront à leurs pères et mères, régens et ansciens.

Quiconque fera au contraire de ce que dessus, aura pour la première fois deux coups de verge sur les deux mains, à la seconde quatre ou cinq coups sur les fesses, et s’il continue et ne veuille se déporter, il sera banni et sera chassé hors de l’escolle.

Les grammairiens réciteront par cœur leurs sepmaines au samedi, auxquels ne sera faite aultre leccon pour ce jour, fors qu’on instruira les enfants à chanter, servir à l’église, y lire et bien parler et autres civilités et s’en iront à deux heures ; et s’il est feste le samedi, recitteront leurs sepmaines le lundi ensuivant.

Seront venus et rangés à l’escolle sur les huit à neuf heures, s’en iront à quattre ou cinq du soir, auront reminse et compos tous les jeudis, s’il fait beau temps et s’il n’y a point de feste en la sepmaine ; ne joueront, ne feront aucune insolence en l’église, ne cimetière, ne toucheront aux autels, ne entreront dans le chœur et chanseau, sinon durant la messe, tiendront les portes fermées et ne sortiront que par celle dessus le cimetière, de quoy le dernier venu sera portier la jornée, pour la fermer et ouvrir à ceux qui auront congé du régent de sortir.

Paieront chacun escolier cinq sols par moys à la fin de chacun desdits moys pour aider à entretenir lesdits régents, et à faulte de ce faire ne leur sera montré, fors aux pauvres qui n’auront moyen de payer.

Seront les présentes règles lues à l’escolle par un des escol-