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spirituelles, que l’instruction de la jeunesse à la piété et aux bonnes lettres. » Les écoles de charité sont érigées à Laval pour prévenir « la dépravation des mœurs et l’ignorance de la religion ». À Marcillé, le fondateur a pour but « d’apprendre aux enfants à servir Dieu, de les catéquizer et enseigner la Patenostre, les commandements de Dieu et autres sciences nécessaires, tant pour le salut que pour les rendre capables de suivre telle condition qu’il plaira à leurs parents ».

À Saint-Denis-d’Anjou, Henri de Martigné crée l’établissement des sœurs, « considérant combien il est de la gloire de Dieu et du bien de l’Etat que les enfants soient élevés dans les préceptes de la religion catholique, apostolique et romaine. » Ce qui détermine une des donations principales faites aux écoles de Sainte-Suzanne c’est que le prieur de Rhemes a vu « que la jeunesse est beaucoup libertine en cette ville, manque d’estre réservée et instruite par des hommes bien zélés et craignans Dieu et capables pour instruire la jeunesse, soit à servir Dieu et dans le particulier et à l’église, en leur apprenant à chanter et à les tenir dans la modestie et respect dans l’église, et pour les enseigner dans les lettres, pour les rendre capables de servir Dieu, soit dans les autres éducations pour les rendre gens d’honneur et vrais serviteurs de Dieu, chacun dans sa vocation. » Ce qu’on demande des maîtres, ce sont des intentions à la hauteur de leur tâche, à la fois surnaturelle et civile. « S’ils font seulement l’école pour des vues temporelles, est-il dit dans la fondation de Vaiges, c’est une bien petite récompense qu’ils se proposent. Ils sont bien malheureux de se borner là, pendant qu’ils peuvent avoir une récompense bien plus grande et plus digne d’eux. Tout ira mieux et par rapport au maître et à la maîtresse et par rapport aux enfants s’ils agissent en vue de Dieu et s’ils songent qu’ils peuvent aisément se sanctifier dans leur état, que leur profession est très sainte et très agréable à Dieu. En travaillant pour Dieu, ils n’auront pas plus