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lard avait formés à Angers et à la Flèche, ils y rencontrèrent une foule de jeunes clercs venus du Bas-Maine ; leurs familles, généralement très pauvres, leur envoyaient seulement de la farine et du lard, et la charité de leurs maîtres pourvoyait au reste de leurs besoins.

Tous ces détails nous sont fournis par deux témoins au-dessus de tout soupçon ; le premier est Joseph Grandet, curé de Sainte-Croix à Angers et l’un des fondateurs du Séminaire de cette ville. Il fut témoin des événements qu’il rapporte dans son histoire manuscrite de cet établissement. Le second est Jean-Baptiste Guyard de la Fosse, prêtre habitué à Mayenne ; dans l’histoire qu’il a laissée de cette ville, il affirme que le duc de Mayenne établit à ses frais des écoles gratuites pour les garçons dans toutes les paroisses qui dépendaient de ses deux seigneuries de Mayenne et d’Ernée. Quels étaient les maîtres de ces écoles ? Nous le savons par le récit de Grandet. Quel était leur nombre ? Nous pouvons le savoir en nous reportant au relevé des terres que possédait le duc. Ce nombre était considérable et l’on pourrait être surpris de ne pas trouver une mention plus claire de ces écoles dans les registres des paroisses ; mais les commissaires employés par Louis XIV pour la suppression de ces établissements dans la capitale de l’Anjou font remarquer que l’usage constant de Gallard et de ses disciples était de supprimer autant que possible toutes les écritures et d’agir comme des particuliers n’ayant aucune attache à une société quelconque.

De cet aperçu et surtout du riche recueil des docu-