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jansénistes ou Gallardins, comme on les nommait dès lors, surent donc se maintenir plus longtemps dans nos parages. Anjubault, qui conduisait le collège de Mayenne et était affilié à la même secte, avait déjà contribué à répandre cette erreur. Il en fut de même d’Ambroise Paccori, qui avait étudié à Angers sous Gallard lui-même, et qui fonda le collège très florissant de Céaulcé.

À Château-Gontier, Dardinet ou Dartinet, formé à la même école, essaya d’établir un collège pour répandre les nouvelles doctrines sur la grâce ; il n’apporta pas assez de modération dans son prosélytisme et son établissement ne jouit pas d’une longue durée, car ayant refusé de signer le formulaire de foi prescrit par le Saint-Siège, il fut obligé de congédier ses élèves et les maîtres qui partageaient ses erreurs et son obstination.

Avec un zèle digne d’une meilleure cause, les disciples de Jansénius recrutèrent dans le Bas-Maine en particulier un bon nombre d’adeptes très jeunes et qu’ils formèrent avec le plus grand soin. Toutes les fois qu’ils rencontraient dans leurs petites écoles des élèves ayant de l’intelligence, des mœurs pures et quelques dispositions pour la piété, ils se chargeaient volontiers de leur éducation, et les envoyaient dans les écoles qu’ils tenaient à Orléans, à Angers et autres lieux. Là ils recevaient gratuitement une instruction très solide, mais en même temps on leur inspirait un attachement obstiné pour les doctrines que l’on décorait du nom de saint Augustin. Lorsque les commissaires royaux fermèrent les établissements que Gal-