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AUBE TRAGIQUE.

Le jour se lève rouge et sombre ; Le matin n’est qu’un noir décombre, Où brûle un reste d'incendie ; L’horizon fumeux se déforme Tout autour de la plaine énorme, Par le ciel bas encor grandie.

Les éclairs courent dans la nue ; Leur flamme presque continue Ne déchire pas ni ne crève La vapeur immobile et lourde. Mais remplit d’une pourpre sourde, Comme du sang remplit un rêve.