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Elles ont grandi sans pouvoir connaître
L’ivresse d’amour qui flotte et pénètre
        Leurs sœurs de l’été,
Quand vibre partout le vol des insectes,
Douloureuses fleurs, calmes et correctes
        Dans l’air déserté.

Le jardin n’a plus que des chrysanthèmes !
Allons en cueillir, puisque tu les aimes
        À l’égal des lis,
Des amaryllis de larmes trempées,
Et des sombres cœurs entourés d’épées
        De tes chers iris.

Nous rapporterons, en tremblantes gerbes,
Leurs troublantes fleurs, humbles ou superbes ;
        Nous en emplirons
Le verdâtre et vieux vase de la Chine,
Où s’enfuit sans cesse et se dissémine
        Un vol de hérons.