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IX


2

Sur la terrasse, à l’ombre obscure des platanes,
D’une vasque en porphyre un jet d’eau de cristal
Jaillissait, couronné d’arcs-en-ciel diaphanes
Qui semblaient sa pensée et son rêve idéal.

De longs filets d’argent, retombant en lianes
Légères tout autour de son jet triomphal,
Voilaient Tazur lointain des collines toscanes,
Qui tremblaient en suivant son rythme musical.

C’était comme un bosquet de fraîcheur lumineuse
Où ne pénétrait point la riche odeur de fièvre
Que tant de fruits épars mêlaient à la chaleur.

Et nous vîmes briller, sous l’abri d’une yeuse,
Un banc de marbre blanc porté de pieds de chèvre,
Au dossier dominé par un masque rieur.