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IV


Derrière les coteaux, une lumière orange
Illumine le ciel encore limpide et clair ;
Mais, du côté de l’est, un crépuscule étrange
À réuni les rocs, le sable au loin désert,

La coupole des cieux, la plaine de la mer,
En un mystérieux et sublime mélange.
Bleuâtre, élyséen, un accord vaste et fier
Où tout ce que le jour émancipe se range.

La lune à l’horizon soulève un flot d’argent,
Puis, surgissant un peu, s’emplit de clarté rose ;
Un sentier scintillant qui sort d’elle se pose

Sur les flots, et hors d’eux dans les airs émergeant
Son globe devient d’or ; et tout est solennel
D’un immense repos qui paraît éternel.