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XV


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Soleil, tu fus vainqueur, ce jour-là des nuées !
Infatigablement, d’un redoutable essor.
Tu chassas les vapeurs partout diminuées,
Dans leurs lianes déchirés brisant les lances d’or.

Elles s’accumulaient, un instant remuées
Au fond de l’horizon par un dernier effort,
Et s’étendaient enfin, lasses, exténuées,
Te faisant de leur pourpre immobile un décor.

Alors, le vaste ciel, tout l’azur fut à toi,
Et tu t’éloignas seul vers les confins du jour,
Ainsi qu’un chevalier qui, dans un long tournoi,

Ayant vu triompher la cause de l’amour,
Traverse, étincelant de ses armes en feu,
L’immense arène aux murs tendus de velours bleu !