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pouillé. Quand elles ont vieilli dans le service, on les fait passer au ministère, et si pendant leur jeunesse elles ont fait voir beaucoup de valeur, elles ne montrent pas moins de prudence dans un âge avancé.

Les Durpes n’ont point cet air grenadier qui sied si bien à des guerrières. On dirait en les voyant qu’il n’y a rien à craindre de leur part, mais personne n’entend mieux toutes les ruses de l’art militaire. Quand l’ennemi paraît, elles font semblant de prendre la fuite, et par ce stratagème attirent dans les lieux commodes ceux qui les poursuivent. Il faut alors en venir aux coups, elles se défendent avec opiniâtreté et n’ont coutume de se rendre qu’après avoir fait acheter bien cher la victoire.

Rien n’est plus difficile à dompter que les Quetokes. Ce sont des troupes légères qui vous échappent dans le temps même que vous croyez les tenir. Elles se trouvent au milieu du feu le plus vif sans en craindre les effets. Leur cuirasse est impénétrable à tous les traits ; elles savent à merveille garantir leur cœur des coups