Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 144 —

« Dès qu’Eradice eut reconnu l’illusion du feint cordon de Dirrag, par l’application amiable du membre naturel du moine, l’élégance de cette démonstration lui fit sentir qu’elle avait été grossièrement dupée. Sa vanité se trouva blessée, et la vengeance la porta à tous les excès que vous avez connus, de concert avec le fier moine, qui, outre l’esprit de parti qui l’animait, était encore jaloux des faveurs que Dirrag avait surprises à son amante. Ses charmes étaient un bien qu’il croyait créé pour lui seul ; c’était un vol manifeste qu’il prétendait lui avoir été fait, dont il se flattait d’obtenir une punition exemplaire ; la grillade seule de son rival, qu’il méditait, pouvait assouvir son ressentiment et sa vengeance[1]. »


Vignette de fin de chapitre
Vignette de fin de chapitre

  1. Jean-Baptiste de Boyer, marquis d’Argens, Thérèse philosophe ou Mémoires pour servir à l’histoire du P. Dirrag et de Mlle Eradice. La Haye, 1748 (Bibl. Nat. Enfer, 402), pp. 56-68.