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purement et simplement. En sorte que dans cette affaire, qui a fait tant de bruit, il y a beaucoup de crimes et point de criminels. La bonne ville de Paris est fort irritée de cet arrêt, qu’on regarde comme très injuste. On voulait absolument que le P. Girard fût brûlé. Cependant il ne devait pas l’être, car par l’anagramme de son nom il lui était prédit qu’on le ferait sortir de prison pour éviter le feu.

Jean-Baptiste Girard :
Abi, pater : ignis ardet[1].

Cette affaire fut le prétexte d’un roman obscène attribué au marquis d’Argens, Thérèse philosophe, dans lequel les deux adversaires sont présentés sous les anagrammes de Dirrag et d’Eradice. Thérèse y présente les faits de la façon suivante :

« Toute l’Europe a su l’aventure du Père Dirrag et de Mlle Eradice ; tout le monde en a raisonné ; mais peu de personnes ont connu réellement le fond de cette histoire,

  1. Journal de J.-F. Barbier, août, septembre, octobre 1731.
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