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Alector, depuys le commencement jusques à la fin, clairement et patiemment, sans confusion ne interruption de regretz. Cela (dist le Franc-Gal) ne pourroie je bonnement faire, ô Archier, mon ami, car, comme de l’air esmeu par tempeste soufflent vens turbulens, tombent orages de grandes pluyes et bondissent esclatz de tonnerre, ainsi de coeur tourmenté ne peuvent que sortir souspirs et plouvoir eaux de larmes et sanglotter regretz. Davantage, le temps me presse et le desir encore plus d’aller au lieu que m’as chanté l’oyseau, sur le chant duquel toutesfois je ne say que deviner, tant il est ambigu et semblant à soy mesme estre contraire. Et pour cette cause (dist l’Archier) doibz tu moins differer à me faire narration de tes faictz et affaires, avenues et aventures, sur lesquelles j’ay confiance te povoir donner quelque conseil et confort après les avoir de toy entendues. Et pource que le chemin aux Arenes où tu pretendz aller, n’est pas si court que paraventure il te pourroit bien sembler, mais assez loing d’icy (affin que tu le saches), mesmement pour nous qui jà sommes vieux et appesantiz par l’eage, ou plustost destituez du vif