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passe-temps au peuple et espargneroit un de leurs hommes ; les plus equitables, esperans que luy qui avoit defaict le biforme Centaure viendroit bien à bout du serpent, et si delivreroit le Theatre et la ville d’une cruelle beste, ennemie interne. Or est il à entendre que quelques ans avant l’Archier Croniel, il avoit esté au Temple un autre Archier, nommé Calliste, homme de grand vertu, Sainct et Prophete, lequel, ès jours festifz que le peuple s’assembloit aux spectacles du Theatre ou des Arenes, il venoit au mylieu des gens, les reprenant aigrement et apertement de leurs vices, et leur prophetisant que du juste sang espandu la terre produiroit l’oblique vengeur qui leurs entrailles devoreroit, jusques à tant que le filz deux fois né devers le Pol arctic les en delivreroit. Ainsi alloit cryant ce Sainct Prophete par le Theatre et les Arenes, tellement qu’il empeschoit et troubloit les jeux, comedies, spectacles et autres publicques passe-temps ; d’ond un jour le peuple irrité, par esmotion et fureur populaire, à coups de pierres le chassa jusques soubz une cloaque ou esgout du Theatre, et là dedans le lapidarent, laissant son corps en l’ordure, lequel ne-